Le Retour

2-07 Chopin – Prelude #4 In E Minor
 
Toi, l’homme aux cheveux dorés et ailés dont on ne voit que l’arrière de sa tête, regarde-moi s’il te plait.
 
Te voici arrivé ici, dans ces contrées de désolation ; aujourd’hui, tu te trouves debout, face à l’Oracle.
 
Personne ne sait qui tu es et ne voyant que ton dos, moitié homme, moitié femme, je te nomme Orphée.
 
Appréciant la blondeur et la délicatesse extrême de tes traits, le contour de ton corps, je te voudrais femme,
 
09 Captain Digorie Piper His Galiard-John Dowland In Darkness let me Dwell
01 Cabezón – Pavana Con Su Glosa -Canto a mi caballero Capriccio Stravagante Skip Sempe
 
Mais nous voici aujourd’hui ensemble, au même endroit ; et tu te trouves devant moi, donc, tu es l’homme,
 
Tu es l’héros qui vient du peuple et des communautés des demi-dieux, dont se raconta tant d’exploits ;
 
Car seuls des héros peuvent rapprocher le Sacré du Sanctuaire qui représente, se retrouver aujourd’hui ici.
 
L’un devant l’autre, et celui-ci, devant soi ; tous venant consulter, chagrinés par des Questions et des Signes.
 
 
 
C’est son histoire, et en même temps mon passé, notre passé commun à tous. Le passé, l’histoire du Retour.
 
Donc, lui, toi, nous, sommes ici maintenant, en attendant, pour questionner et écouter les diktats de l’Oracle.
 
En effet, les conditions du retour étant si hasardeuses, les simples mortels que nous sommes, arrivons ici,
 
Pour coudoyer les dieux et en savoir davantage sur les conditions de poursuite du voyage et du Retour.
 
 
21 Suite No. 2 – V. Gigue. Vite-Orphée – Médée – Suites Pour Clavecin No-Louis-Nicolas Clérambault
 
Nos questions concernent essentiellement l’explication de nos actes ; vu que ceux-ci une fois accomplis,
 
Rien ne peut les défaire ; impossible d’ignorer leur existence ou de les souhaiter comme pas encore accomplis.
 
C’est l’inéluctable destin à l’envers ; que ce qui a été fait rien ne le défait ; que ce qui doit advenir, adviendra.
 
Mais ceci, les gens l’ignorent toujours et nous ne savons pas pourquoi ; puisque tout advient malgré tout.
 
 
 
Sache qu’à ce jeune homme que j’appelle Orphée, il lui a fallu beaucoup marcher pour arriver jusqu’à ici.
 
Le plus important à savoir est que cette tête-là, cette blonde chevelure devant nous, ne peut se retourner,
 
Vers l’Enfer, pour regarder et vérifier ce qu’a laissé derrière, l’histoire, son passé, sa douce Eurydice.
 
Déjà, tu sais qu’il a deux faces, et précisément, il nous manque son visage, ses yeux, sa bouche, son nez ;
 
 
 
D’ailleurs, dans ce jeu énigmatique d’envers et revers, il nous manque même son corps. Mais alors, quoi ?
 
À part cette chevelure jaune au premier plan, qui nous barre la route vers le paysage, l’horizon et l’espoir.
 
Qu’est-ce que l’on voit au juste ou est-ce que, ce n’est qu’une illusion ? Il s’agit de questions et réponses.
 
Les personnages principaux veulent rester dans l’anonymat et je m’interdit de révéler leur identité.
 
 
17 Trad – Greensleeves (Improvisation-Musica Barocca – Il Giardino Armonico
 
Mais, bien sûr, tu imagines la lyre sous son bras, car tu sais qu’il s’agit d’un poète, d’un chanteur, d’un philosophe…
 
Celui-ci pourrait être un simple causeur de foire, un compagnon de siège dans un avion. Ce que tu préfères.
 
Quelqu’un qui donne les détails, qui met sur la piste de savoir qui est exactement celui-ci qui est devant nous et qu’est-ce qu’il voit face à lui.
 
Puis, qui sont ces Titans couchés sur les eaux de l’océan, comme des isthmes donnant accès aux continents ?
 
 
*** Les Titans (Los Titanes)
 
Me demandes-tu, pendant que je ramasse l’attirail et les vêtements des anciens sages qui nous ont précédé.
 
Puis, tu trouves que je te réponds laconiquement ; mais, tu ne vois pas que ce sont les Titans, ceux qui protègent l’Oracle.
 
Ce n’est pas nous qui les voyons d’abord, sinon que ce sont toujours eux, qui avant, nous ont vu ou qui nous vient maintenant.
 
Dans ce lieu, ils veillent à qu’Orphée ne se retourne pas pour voir. Et toi et moi aussi, nous regardons devant nous.
 
 
 
Nombreux et contradictoires ayant été les chemins sur cette terre par ou il nous a fallu marcher ;
 
Nous voici revenus vers nos mythologies, rapportant nos participations aux expéditions et aux combats.
 
Il est vrai que comme tout poète, avec  les accents courageux de ta lyre, tu charmais les animaux sauvages,
 
Tu arrivais même à émouvoir les pierres et l’eau immobile des étangs ; tu faisais parler le vent dans les arbres.
 
 
07 Trio avec les pédales de Flutes-Michel Corrette – III Leçons de Ténèbres
 
Mais à ton retour en Thrace, tu n’as pu tuer le serpent qui mordit Eurydice au mollet le jour du mariage.
 
Elle mourut le jour même. Le charme de ton chant et de ta poésie, n’a pas réussi
 
A éviter les mauvais présages, tel que tu avais réussi à le faire, en détournant les Sirènes pendant la grande épopée de Jason.
 
Car dans la quête de la Toison d’Or, tu ne risquais pas la salinisation et la pétrification inévitable au Retour.
 
 
Mais comme un enfant, tu as toujours désobéi et aimé ce qui est défendu ; te voici maintenant effrayé.
 
Ainsi, présent devant ton avenir et ton passé, ne tourne pas la tête, ferme les yeux et voit à l’intérieur de toi.
 
Bientôt Pluton libérera Eurydice des Enfers, celle-ci pourra te suivre, mais il ne faut pas que tu tournes la tête.
 
Regarde devant toi, elle te suit, aie confiance, garde le cap et ne te retourne pas pour voir ta chère Eurydice.
 
 
 
Elle vient par les chemins de la vie et du passé, ce sont des routes et les mots qui attendent et écrivent.
 
Ne te retourne pas, regarde droit devant toi, là où se trouve la chance de ta dulcinée, ton Eurydice.
 
Car autrement, comme la femme de Loth lors de sa fuite de Sodome, tu seras transformée en statue de sel.

Mais tu doutes, le soupçon te ronge, la pensée te lancine ; malheureux, tu finiras par regarder en arrière.
 
 
01 Orphée-I. Récitatif-Le fameux-Orphée – Médée – Suites Pour Clavecin No-Louis-Nicolas Clérambault
 
Qui sait ? peut-être que c’est là qui se trouve le Salut, quoi que… Il y a la ligne d’horizon qui divise l’ici-bas avec le Ciel.
 
Avec le haut très haut, il n’y aurait de Retour ni dans un sens ni dans l’autre ; la question reste alors suspendue,
 
En équilibre sur la ligne d’horizon créée par tes yeux, aux confins de l’entendement et de la disparition.

Comme un voile tiré d’un côté et de l’autre, grâce à l’Or de tes cheveux blonds, ta question tourne encore,
 
 
 
Sans savoir si c’est dans l’ouïe de l’Oracle ou de la tienne ; qui se génèrent les signes et les questions qui nous interpellent tous.
 
Et qui finiront par nous faire savoir, ce qui arrive au juste, une fois que le silence de la nuit dévoile les mots.
 
Quand l’Or du Haut et le doré de tes cheveux, se reflètent et se balancent dans l’eau du fleuve vers l’azur du Ciel.
 
Tu entendras l’appel de l’horizon, l’errance dans le lointain, et trouveras sérénité dans la quête des origines.
 
11 Suite In G • Courante – Pieces A Deux Violes Du Premier Livre, M-Jordi Savall

___________________

Traduction à ‘espagnol

El Retorno

 
Tú, el hombre con el cabello dorado y alado del que solo se ve la parte posterior de su cabeza, mírame por favor.
Hete aquí, llegado en estas tierras de desolación; hoy te encuentras de parado, frente al Oráculo.
 
Nadie sabe quién eres y viendo solamente tu espalda, mitad hombre, mitad mujer, te llamo Orfeo.
 
Apreciando el rubio cabello y la extrema delicadeza de tus rasgos, el contorno de tu cuerpo, me gustaría que fueras mujer,
 
Pero aquí estamos hoy juntos, en el mismo lugar; y tú te encuentras delante de mí, entonces, tu eres el hombre,
 
Eres el héroe que sale del pueblo y de las comunidades de los semidioses, de las que se cuentan tantas hazañas;
 
Debido a que solo los héroes pueden aproximar lo Sagrado del Santuario que representa, encontrarse hoy aquí.
 
El uno ante el otro, y este, frente a uno; todos llegando para consultar, afligidos por las Preguntas y Signos.
 
14 Purcell – A New Ground, Z T682-Purcell Keyboard Suites & Grounds Richard Egarr
 
Es su historia, y al mismo tiempo, mi pasado, nuestro pasado común. El pasado, la historia del Regreso.
 
Entonces él, tú, nosotros, estamos aquí ahora, esperando, para cuestionar y escuchar los dictados del Oráculo.
 
De hecho, las condiciones del regreso son tan peligrosas, los simples mortales que somos, llegamos aquí,
 
Para codearnos con los dioses y saber algo más sobre las condiciones de continuación del viaje y del regreso.
 
Nuestras preguntas se refieren esencialmente a la explicación de nuestros actos; considerando que estos una vez realizados,
 
Nada puede deshacerlos; imposible de ignorar su existencia o de desearlos como aún no cumplidos.
 
Es el destino inevitable al revés; que lo que se ha hecho nada lo deshace; que lo que tiene que suceder, sucederá.
 
Pero esto, la gente todavía lo ignora y no sabemos por qué; ya que todo acontece pese a todo.
 
 
Sepa que a este joven al que llamo Orfeo, le ha hecho falta caminar mucho para llegar hasta aquí.
 
Lo más importante para saber es que esta cabeza, este cabello rubio delante nuestro, no puede retornarse,
 
Hacia el Infierno, para mirar y verificar lo que ha dejado atrás, la historia, su pasado, su dulce Eurídice.
 
Ya sabes que tiene dos caras y, precisamente, echamos de menos su cara, sus ojos, su boca, su nariz;
 
Además, en este enigmático juego de verso y reverso, nos falta incluso su cuerpo. Pero entonces ¿qué?
 
 A parte de esta cabellera amarilla en primer plano, que nos bloquea la ruta hacia el paisaje, el horizonte y la esperanza.
 
¿Qué es exactamente lo que vemos o se trata solo de una ilusión? Estas son preguntas y respuestas.
 
Los personajes principales quieren permanecer en el anonimato y yo me prohíbo de revelar su identidad.
 
 
25 Scriabine – Préludes Op. 11 – N°-Vladimir Sofronitsky -Scriabine Les Douze Etudes Op.8 – Les Vin
 
Pero, por supuesto, imaginas la lira debajo de su brazo, pues sabes que se trata de un poeta, de un cantante, de un filósofo …
 
El podría ser un simple charlatán de feria, un compañero de asiento en un avión. Lo que prefieras.
 
Alguien que da los detalles, que sigue el rastro de quién es exactamente ese que está delante nuestro y que es lo que ve delante suyo.
 
Entonces, ¿quiénes son esos titanes recostados en las aguas del océano, como istmos dando acceso a los continentes?
 
Me preguntas, mientras recojo los pertrechos y la vestimenta de los antiguos sabios que nos precedieron.
 
Luego, te parece que te contesto lacónicamente; pero, no ves que esos son los Titanes, los que protegen al Oráculo.
 
No somos nosotros los primeros en verlos, sino que son siempre ellos, que antes, nos han visto o nos están viendo ahora.
 
En este lugar, se aseguran de que Orfeo no se dé vuelta para ver. Y tú y yo también, miramos delante de nosotros.
 
 
 Numerosos y contradictorios han sido los caminos sobre esta tierra por donde nos ha hecho falta caminar;
 
Henos aquí, regresados a nuestras mitologías, refiriendo nuestra participación en las expediciones y los combates.
 
Es cierto que, como todo poeta, con los valientes acentos de tu lira, tu encantabas los animales salvajes,
 
Lograbas incluso conmover las piedras y el agua retenida en los estanques; haciendo hablar al viento en los árboles.
 
Pero cuando regresaste a Tracia, no pudiste matar a la serpiente que mordió a Eurídice en la pantorrilla el día de la boda.
 
Ella murió el mismo día. El encanto de tu canto y de tu poesía, no logró
 
Evitar los malos presagios, como tu habías logrado hacerlo, desviando a las sirenas durante la gran epopeya de Jasón.
 
Ya que en la búsqueda del Vellocino de Oro, tu no arriesgabas la salinización y petrificación inevitable al Retorno.
 
 
Pero como un niño, siempre has desobedecido y amado lo que está prohibido; he aquí que ahora tienes miedo.
 
Entonces, presente ante tu futuro y tu pasado, no gires la cabeza, cierra los ojos y mira dentro de ti.
 
Pronto Plutón liberará a Eurídice de los Infiernos, ésta podrá seguirte, pero es necesario no vuelvas la cabeza hacia atrás.
 
Mira hacia adelante, ella te sigue, ten confianza, mantén el rumbo y no te des vuelta para ver a tu querida Eurídice.
 
Ella viene por los caminos de la vida y del pasado, esas son las rutas y las palabras que esperan y escriben.
 
No te des vuelta, mira derecho hacia adelante, ahí donde se encuentra la suerte de tu dulcinea, tu Eurídice.
 
Porque de lo contrario, como la esposa de Lot durante su fuga de Sodoma, serás transformada en una estatua de sal.
 
Pero dudas, la sospecha te corroe, el pensamiento te desgarra; infeliz, terminarás mirando hacia atrás.
 
 
Quién sabe, tal vez que es ahí que se encuentra la Salvación. Bien que… Está la línea de horizonte que divide el aquí abajo con el Cielo.
 
Con la parte superior muy alta, no habría retorno ni en una dirección ni en la otra; la pregunta queda entonces suspendida,
 
En equilibrio sobre la línea del horizonte creada por tus ojos, en los límites del entendimiento y de la desaparición.
 
Como un velo estirado de un lado y otro, gracias al oro de tus cabellos rubios, tu pregunta sigue girando aún,
 
Sin saber si es la audiencia del Oráculo o de la tuya; que generan los signos y las preguntas que nos interpelan a todos.
 
Y que terminarán por hacernos saber, lo qué sucede exactamente, una vez que el silencio de la noche revela las palabras.
 
Cuando el Oro de Arriba y el dorado de tus cabellos, se reflejen y se balanceen en el agua del río hacia el azul del Cielo.
 
Escucharás la llamada del horizonte, el vagabundeo a lo lejos, y encontrarás la serenidad en la búsqueda de los orígenes.
 
1-01 Blow – Prelude In G-English Renaissance & Baroque Music Ed
 
*** (Les Titans)
Tels, des gigantesques rochers, les Titans dorment depuis longtemps; leurs rêves pétrifiés se reflètent dans les eaux calmes, et se balancent à peine sur le sable, comme des miroirs mous, produisant des multiples reflets hallucinés. Les têtes des colosses, se trouvent auréolées de nuages, et le vent déchaîné, fouette les énormes vagues, en galopant avec la fureur orageuse d’une mère tourmentée par la disparition de sa procréation. Et cela toujours dans le constant retour des ondes fluides s’enroulant sur elles-mêmes avec tous ces chants lancinants des marins disparus se répétant inlassablement dans d’éternelles lamentations au-delà des horizons.
__________________
Traduction à l’espagnol
*** (Los Titanes)
Como rocas gigantescas, los Titanes duermen desde hace mucho tiempo; sus sueños petrificados se reflejan en las aguas tranquilas y apenas se balancean sobre la arena, como espejos suaves, produciendo múltiples reflejos alucinados. Las cabezas de los colosos se encuentran aureoladas de nubes, y el viento desencadenado azota con las enormes olas, como galopando con la furia tempestuosa de una madre atormentada por la desaparición de su procreación. Y esto siempre en el constante retorno de las ondas fluidas que se enroscan sobre sí mismas con todos esos cantos lancinantes de marineros desaparecidos repitiéndose incansablemente en eternas lamentaciones más allá de los horizontes.