Chant des Continents

(…aux gens sans Pays)

J.S. Bach-Comparte tu pan con el hambrientoBWV

Heureux celui qui n’a pas de patrie

La tristesse est comme une lumière dans le cœur allumée,
L’obscurité est comme une lueur qui sonde notre nuit.
Nous n’avons qu’à allumer la petite lumière du deuil
Pour, traversant la longue et vaste nuit, comme des ombres
nous retrouver chez nous.
La forêt est éclairée, la ville, la route et l’arbre.

Heureux celui qui n’a pas de patrie ; il la voit encore dans ses rêves. *
 
Hannah Arendt, Heureux celui qui n’a pas de patrie –
Poèmes de pensée, Trad.. François Mathieu, France,
Payot & Rivages, 2015, p. 102-103.
 
*[Die Traurigkeit ist wie ein Licht im Herzen angezündet,
Die Dunkelheit ist wie ein Schein, der unsere Nacht ergründet,
Wir brauchen nur das kleine Licht der Trauer zu entzünden,
Um durch die lange weite Nacht wie Schatten heimzufinden.
Beleuchtet ist der Wald, die Stadt, die Strasse und der Baum.
 
Whol dem, der keine Heimat hat; er sieht sie noch im Traum.]


Peuples privés de pays, de monde, de Dieu. Seuls, avec le ciel comme unique protection.
Se mettre en route des sentiments, essayer de penser. Risquer. Songer. Croire.
Ce n’est parce que la Terre est ronde, qu’il n’y a que la route des Épices. Du plaisant.
Tourisme, vacances, agences de voyage : vols pas chers sur Internet, « vie d’hôtel ».
 
Le déplacement des âmes : gens, oiseaux, poissons, mammifères, dieux.
C’est le propre des espèces. C’est le comportement des animaux et des hommes.
Se déplacer et migrer. Peuples qui voyagent, se reproduisent et naissent.
Corps, âmes, spectres sans pays ; sans terre, sans patrie, sans Dieu, sans espoir.
Messages, Messagers, Réceptivité.

03 Gros Rouleaux Et Mouettes-Jean-Paul Bataille-Ambiances-Mer

Peuples qui débarquent, qui errent, meurent ou deviennent fantômes.
Dans ses radeaux, avec leur volonté de vaincre , voici l’arrivé de l’Ami.
Celui qui voyage, qui se rapproche, qui vient, qui arrive, débarque chez nous.
L’ouvreur d’espaces. Se libérer, conquérir, découvrir des nouveaux pays.
 
Apatrides, origine, lieu de naissance, territoire natal, pays d’accueil.
Foyer, maison, toits, murs, fenêtres, pour protéger, espérer et rêver.
Jamais l’aventure n’a été vraiment ces lieux de rêve et légende.
Savourés dans l’accalmie des cheminées des chaumières éclairées.
 
Toujours les tempêtes, la mort et les disparitions, ont rythmé les hivers.
Scandées par les périodes d’angoisse ou d’allégresse, les tragédies de la vie.
Cycles des saisons, directions des vents, des marées, du feu. Allégresses.
Déterminant les déplacements des gens. Malheurs de ceux qui n’ont plus de pays.
1-02 II (Pont)-Pierre Cochereau-Les-Incunables
Les désemparés, les désespérés, les déshérités, les fuyards et les oubliés.
Albatros traversant les océans, gitans dans leurs roulottes à travers champs.
Cigognes, buffles, bisons, troupeaux, colonies, hordes, grappes en déplacement.
Réminiscences mythologiques, poussant les hommes vers les mâchoires de la baleine.
 
Après tant de longs trajets, de capricieux déplacements, les libres penseurs.
Dans l’échiquier marin, appuyés sur la table terrestre, avoir le mal du pays.
Créatures échouant sur les rives, avant la fin de leurs vies. Trouvailles et tragédies.
Sans Dieu et sans Monde. À-peu-près, comme des Centaures ou des Sirenes.
 
Des Dieux. Arche de Noé, Déluge, Tsunami, Radeau, Traversée, Nageur, Passeur.
Initiation ésotérique. Peintures. Combats. Jeux amoureux, mariage, procréation.
La transhumance. L’accueil au-delà des frontières. Penseurs de continents.
Sortir. Partir. Quitter. Rêver. Aspirer. Radeau. Bouchon. Bouteille sans Message.
 
06 Prelude in C sharp minor, Op.11 N-Scriabin_ concerto op 20 – fa #-K.Scherbakov-I.Golovschin-Moscow Sym
04 Embruns, Mer Très Forte-Jean-Paul Bataille-Ambiances-Mer
Livrés à l’Amer et à l’Eau salée des Tempêtes de la Fortune. Une trace sans tracé.
Vagabond. Pèlerin. Aventurier. Paria. Banni. Proscrit, et j’oublie… Moi, Toi, Nous.
Pas encore naufragés dans les lignes, dans l’écriture, dans les images de nos rêves.
Peuples sans Terre, société d’Héros gouvernés par des Dieux d’un Olympe ignoré.
 
Créateurs de vie et équilibre. Passions presque inutiles retournant à ses Sources.
Saints, calmes, comme l’orfèvre qui polit ses cailloux dans les reflux des vagues.
Comme les chercheurs d’or qui poursuivent ce qui brille au loin, sur l’horizon.
Pendant qu’échouent les messages codés d’autres rivages : Cartes, Papiers, Vents.
 
No Man’s land des exilés. Traverser la Méditerranée. Aller de Pays en Pays. Aventures des frontières.
Se retrouver dans l’attente d’hospitalité. Face à la compassion, la bienveillance.
Acceptation de l’Autre. Asile au sein des Cités, des Peuples. Peurs, Indifférences, Hostilités.
Comme échoués, rejetés du ventre de la mère. Tels des rebuts de l’existence.
 

Créatures marines lessivées dans les vagues et à la dérive. Déracinés.
Loin des arbres et de la Terre ferme. Nourriture aux poissons. Desesperés.
Femmes semi noyées et cadavres sur les rives des Continents.
Desamparés. Envois/Renvois. Terre de Tout, personnes de Néant. Protection d’Animaux.
Corps devenus des épaves échouées sur les plages.  Puis triés et parqués.
 
Sans Papiers, sans chauffage ni éclairage, se retrouver à la fin de l’histoire.
Se déplacer entre Vérité d’Être et de Connaître, car le Monde est la Maison.
Ou bien, qu’il n’y a d’autre Maison que le Monde et ne cherche pas plus loin.
Partout être chez soi. Satisfaction des orphelins ayant oublié leurs dieux.
 
Partir et marcher, troquer la chaleur de l’été par la froideur de l’hiver. Neige.
Chercher la richesse illusoire et trouver un état de misère. Sort des Apatrides.
Dans l’Habitation de cette Terre, par-dessus et par-dessous.
Toujours Hébergé. Liberté de Marcher, de Chercher, de Savoir. Jeunesse… Attente…
Espoirs et Droit et d’Émigrer.
 

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 [Traduction à l’espagnol]

Canto de los Continentes (…a las gentes sin País)

Pueblos privados de país, de mundo, de Dios. Solos, con el cielo como unica protección .
Ponerse en ruta de los sentimientos, tratar de pensar. Arriesgar. Soñar. Crear.
No es que la Tierra sea redonda, que no hay más ruta que la de las Especias. De lo placentero.
Turismo, vacaciones, agencias de viaje : Vuelos baratos por Internet, « vida de hotel ».
 
El desplazamiento de las almas : gentes, pájaros, pescados, mamíferos, dioses.
Es lo propio de de las especies. Es el comportamiento de los animales y de los hombres.
Desplazarse y migrar. Pueblos que viajan, se reproducen y nacen.
Cuerpos, almas, espectros sin país ; sin tierra, sin patria, sin Dios, sin esperanza.
Mensajes, Mensajeros. Receptividad.
 
Pueblos que desembarcan, que deambulan, mueren o se vuelven fantasmas.
En sus balsas, con sus voluntades de vencer, he aquí la llegada del Amigo.
Ese que viaja, que se aproxima, que viene, que llega, desembarca en nuestra casa.
El abridor de espacios. Liberarse, conquistar, descubrir nuevos paises.
 
Apátridas, orígen, lugar de nacimiento, territorio natal, país de acogida.
Hogar, casa, techos, muros, ventanas, para proteger, esperar y soñar.
Jamás la aventura ha sido esos lugares de sueño y leyenda.
Saboreados en la calma de las chimeneas de las cabañas iluminadas.
 
Siempre las tempestades, la muerte y las desapariciones han ritmado los inviernos.
Repitiendo los períodos de angustia o de alegría, las tragedias de la vida.
Ciclos de las estaciones, direcciones de los vientos, de las mareas, del fuego. Alegrías.
Determinando los desplazamientos de las gentes. Desgracias de esos que no tienen más país.

Los desamparados, los desesperados, los desheredados, los fugitivos y los olvidados.
Albatros atravesando los océanos, gitanos en sus carretas a través de los campos.
Cigüeñas, búfalos, bisontes, rebaños, colonias, hordas, racimos en desplazamiento.
Reminiscencias mitológicas, empujando los hombres hacia las mandíbulas de la ballena.
 
Después de tantos largos trayectos, de caprichosos desplazamientos, los libres pensadores.
En el tablero de ajedrez marino, apoyados sobre la mesa terrestre, tener la nostalgia del país.
Criaturas arrastradas sobre las orillas del mar, antes del final de sus vidas. Hallazgos y tragedias.
Sin Dios y sin Mundo. Aproximadamente, como Centauros o Sirenas.
 
De los Dioses. Arca de Noé, Diluvio, Tsunami, Balsa, Travesía, Nadador, Barquero.
Iniciación esotérica. Pinturas. Combates. Juegos amorosos, casamientos, procreación.
La trashumancia. La acogida, más allá de las fronteras. Pensadores de continentes.
Salir. Partir. Quitar. Soñar. Aspirar. Balsa. Tapón. Botella sin Mensaje.
 
Librados a lo Amargo y al Agua salada de las Tempestades de la Fortuna. Un trazo sin trazado.
Vagabundo. Peregrino. Aventurero. Marginado. Desterrado. Proscrito, y olvido… Yo, Tu, Nosotros.
No aun naufragado en las líneas, en la escritura, en las imágenes de nos sueños.
Pueblos sin Tierra, sociedad de los Héroes gobernados por los Dioses de un Olimpo ignorado.    

Creadores de vida y equilibrio. Pasiones casi inútiles regresando a sus Fuentes.
Santos, calmos, como el orfebre que pule sus piedras en el reflujo de las olas.     
Como los buscadores de oro que persiguen lo que destella en el horizonte.    
Mientras que se rompen los mensajes codificados de otras playas : Mapas, Papeles, Vientos.
 
No Man’s land de los exilados. Atravesar el Mediterráneo. Ir de País en País. Aventuras de las fronteras.
Encontrarse a la espera de hospitalidad. Frente a la compasión, la benevolencia.
Aceptación del Otro. Asilo en el seno de las Ciudades, de los Pueblos. Miedos, Indiferencias, Hostilidades.
Como arrojados, rechazados del vientre de la madre. Como residuos de la existencia.
 
Criaturas marinas lavadas en las olas y a la deriva. Desarraigados.
Lejos de los árboles y de la Tierra firme. Alimento para los pescados. Desesperados.
Mujeres semi-ahogadas y cadáveres sobre las orillas de los Continentes.
Desamparados. Envíos/Reenvíos. Tierra de Todo – Personas de Nada. Protección de Animales.
Cuerpos convertidos en los restos arrojados en las playas. Después clasificados y aparcados.
 
Sin Papeles, sin calefacción ni iluminación, encontrarse al final de la historia.
Desplazarse entre Verdad de Ser y de Conocer, pues el Mundo es la Casa.
O bien, no hay otro Hogar que el Mundo y no busques más lejos.
En todos partes estar en su casa. Satisfacción de los huérfanos que han olvidado a su dioses.
 
Irse y caminar, intercambiar el calor del verano por el frío del invierno. Nieve.
Buscar la riqueza ilusoria y encontrar un estado de miseria. Suerte de los Apátridas.
En la Habitación de esta Tierra, por encima y por debajo : Libertad de Marchar.
Siempre albergado. Libertad de Marchar, de Buscar, de Saber. Juventud… Espera…
Esperanzas y Derecho de Emigrar.
 

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 [English version]

Song of the Continents to the People’s with no Country

Peoples deprived of countries, of worlds, of Gods. Alone, with only the sky for protection. 
Assuming a route of feelings, trying to think. To risk. To dream. To Create.
It is not about the Earth being round, but, rather,
that there is no other route than that of the Spices. Of that which is pleasant. 
Tourism, holidays, travel agencies: Cheap flights online « hotel life »
 
The movement of souls: peoples, birds, fish, mammals, gods.
This is the typical deportment of species. It is a behaviour of animals and men.
To move and migrate. Peoples who travel, reproduce and are born. 
Bodies, souls, spectres with no country. No land, no god, no homeland, no hope. 
Messages, messengers. Receptiveness. 
 
Peoples who disembark, who wander, die or become ghosts.
In their rafts, with their wills of steel, behold the arrival of The Friend. 
He who travels, who draws nearer, who comes, who arrives, who disembarks in our home. 
The opener of spaces. To break free, to conquer, to discover new countries. 
 
Statelessness, origins, place of birth, motherland, receiving state. 
Home, house, roof, walls, windows, to protect, wait and dream.
Adventure was never in those places of dream and legend. 
Savoured in the calm chimneys and illuminated cottages. 
 
Tempests, death and disappearances have forever set the rhythm of winters. 
Times of anguish or joy are repeated. The tragedies of life.
The cycles of seasons, win directions, tides, fire. Joy. 
Determining the movements of peoples. The misfortunes of those who have no country. 
 
The abandoned, the despaired, the disinherited, the fugitives and the forgotten.
Albatros crossing oceans, gypsies in carts through fields. 
Storks, buffalo, bisons, herds, colonies, hoards, bunches in movement. 
Mythological reminiscences, urging men towards the jaws of the wale. 
 
After such long trajectories, capricious movements, the free thinkers. 
On a maritime chess board, supporting themselves on a terrestrial table, they feel nostalgia for a country. 
Creatures who have been dragged along the shores of the sea before their lives came to an end. Discoveries and tragedies. 
Without God and without World. Approximately. Like Centaurs or Sirens. 
 
Of the Gods. Noah’s Arc, Deluge, Tsunami, Raft, Voyage, Swimmer, Boater. 
Esoteric initiation. Paintings. Combat. Love games, weddings, procreation. 
Transhumance. The welcome beyond borders. Continental thinkers. 
To exit. To part. To remove. To dream. To aspire. Raft. Stopper. A bottle with no message. 
 
Set out upon the Bitter and the salt Water of Fortune’s Tempests. A stroke with no trace. 
Vagabond. Pilgrim. Adventurer. Marginal. Exiled. Outlawed. And forgetfulness. You, Me, Us. 
Not yet shipwrecked in the lines, in the writings, in the images of our dreams.
Peoples without Land, society of Heroes governed by the Gods of an ignored Olympus. 
 
Creators of life and balance. Almost useless passions returning to their Sources.
Saints, calm as the smith who polishes stones in the ebbing waves. 
As the gold settler following a glimmer in the horizon. 
While encrypted messages are breaking on other shores: Maps, Papers, Winds. 
 
No Man’s Land of the exiled. Crossing the Mediterranean. Going from Country to Country. Adventures on the frontiers. 
Meeting and awaiting hospitality. Benevolence in the face of compassion. 
Acceptance of the Other. Asylum in the bosom of Cities, of Peoples. Fears, Indifference, Hostility. 
As if thrown, thrust fro m the mother’s womb. Like residues of existence. 
 
Maritime creatures washed by the waves and left adrift. Rootless. 
Far from trees and dry land. Fish food. Desperate. 
Semi-drowned women and corpses on the shores of the Continents. 
Defenceless. Shipments / forwarding shipments. Land of Everything – Person of Nothing. 
Bodies transformed into rests thrown on beaches. To be classifies and parked later. 
 
Undocumented, paperless. Heatless, lightless, at the end of history. 
Moving between the Truth of Being and of Knowing, for the World is the Home.
Or else, there is no other Home than the World and that’s the end of it. 
To be home everywhere. A satisfaction to the orphans who have forgotten their gods,
 
To leave and to walk, exchanging summer’s heat for winter’s cold. Snow.  
To search for elusive riches and find a state of misery. the luck of the Stateless. 
 Above and below, in the Room of this Earth: the Freedom to March. 
Forever received. Freedom to March, to Search, to Know. Youth… Wait… Hope and Freedom to Emigrate.