Le Retour

2-07 Chopin – Prelude #4 In E Minor
 
Toi, l’homme aux cheveux dorés et ailés dont on ne voit que l’arrière de sa tête, regarde-moi s’il te plait.
 
Te voici arrivé ici, dans ces contrées de désolation ; aujourd’hui, tu te trouves debout, face à l’Oracle.
 
Personne ne sait qui tu es et ne voyant que ton dos, moitié homme, moitié femme, je te nomme Orphée.
 
Appréciant la blondeur et la délicatesse extrême de tes traits, le contour de ton corps, je te voudrais femme,
 
09 Captain Digorie Piper His Galiard-John Dowland In Darkness let me Dwell
01 Cabezón – Pavana Con Su Glosa -Canto a mi caballero Capriccio Stravagante Skip Sempe
 
Mais nous voici aujourd’hui ensemble, au même endroit ; et tu te trouves devant moi, donc, tu es l’homme,
 
Tu es l’héros qui vient du peuple et des communautés des demi-dieux, dont se raconta tant d’exploits ;
 
Car seuls des héros peuvent rapprocher le Sacré du Sanctuaire qui représente, se retrouver aujourd’hui ici.
 
L’un devant l’autre, et celui-ci, devant soi ; tous venant consulter, chagrinés par des Questions et des Signes.
 
 
 
C’est son histoire, et en même temps mon passé, notre passé commun à tous. Le passé, l’histoire du Retour.
 
Donc, lui, toi, nous, sommes ici maintenant, en attendant, pour questionner et écouter les diktats de l’Oracle.
 
En effet, les conditions du retour étant si hasardeuses, les simples mortels que nous sommes, arrivons ici,
 
Pour coudoyer les dieux et en savoir davantage sur les conditions de poursuite du voyage et du Retour.
 
 
21 Suite No. 2 – V. Gigue. Vite-Orphée – Médée – Suites Pour Clavecin No-Louis-Nicolas Clérambault
 
Nos questions concernent essentiellement l’explication de nos actes ; vu que ceux-ci une fois accomplis,
 
Rien ne peut les défaire ; impossible d’ignorer leur existence ou de les souhaiter comme pas encore accomplis.
 
C’est l’inéluctable destin à l’envers ; que ce qui a été fait rien ne le défait ; que ce qui doit advenir, adviendra.
 
Mais ceci, les gens l’ignorent toujours et nous ne savons pas pourquoi ; puisque tout advient malgré tout.
 
 
 
Sache qu’à ce jeune homme que j’appelle Orphée, il lui a fallu beaucoup marcher pour arriver jusqu’à ici.
 
Le plus important à savoir est que cette tête-là, cette blonde chevelure devant nous, ne peut se retourner,
 
Vers l’Enfer, pour regarder et vérifier ce qu’a laissé derrière, l’histoire, son passé, sa douce Eurydice.
 
Déjà, tu sais qu’il a deux faces, et précisément, il nous manque son visage, ses yeux, sa bouche, son nez ;
 
 
 
D’ailleurs, dans ce jeu énigmatique d’envers et revers, il nous manque même son corps. Mais alors, quoi ?
 
À part cette chevelure jaune au premier plan, qui nous barre la route vers le paysage, l’horizon et l’espoir.
 
Qu’est-ce que l’on voit au juste ou est-ce que, ce n’est qu’une illusion ? Il s’agit de questions et réponses.
 
Les personnages principaux veulent rester dans l’anonymat et je m’interdit de révéler leur identité.
 
 
17 Trad – Greensleeves (Improvisation-Musica Barocca – Il Giardino Armonico
 
Mais, bien sûr, tu imagines la lyre sous son bras, car tu sais qu’il s’agit d’un poète, d’un chanteur, d’un philosophe…
 
Celui-ci pourrait être un simple causeur de foire, un compagnon de siège dans un avion. Ce que tu préfères.
 
Quelqu’un qui donne les détails, qui met sur la piste de savoir qui est exactement celui-ci qui est devant nous et qu’est-ce qu’il voit face à lui.
 
Puis, qui sont ces Titans couchés sur les eaux de l’océan, comme des isthmes donnant accès aux continents ?
 
 
*** Les Titans (Los Titanes)
 
Me demandes-tu, pendant que je ramasse l’attirail et les vêtements des anciens sages qui nous ont précédé.
 
Puis, tu trouves que je te réponds laconiquement ; mais, tu ne vois pas que ce sont les Titans, ceux qui protègent l’Oracle.
 
Ce n’est pas nous qui les voyons d’abord, sinon que ce sont toujours eux, qui avant, nous ont vu ou qui nous vient maintenant.
 
Dans ce lieu, ils veillent à qu’Orphée ne se retourne pas pour voir. Et toi et moi aussi, nous regardons devant nous.
 
 
 
Nombreux et contradictoires ayant été les chemins sur cette terre par ou il nous a fallu marcher ;
 
Nous voici revenus vers nos mythologies, rapportant nos participations aux expéditions et aux combats.
 
Il est vrai que comme tout poète, avec  les accents courageux de ta lyre, tu charmais les animaux sauvages,
 
Tu arrivais même à émouvoir les pierres et l’eau immobile des étangs ; tu faisais parler le vent dans les arbres.
 
 
07 Trio avec les pédales de Flutes-Michel Corrette – III Leçons de Ténèbres
 
Mais à ton retour en Thrace, tu n’as pu tuer le serpent qui mordit Eurydice au mollet le jour du mariage.
 
Elle mourut le jour même. Le charme de ton chant et de ta poésie, n’a pas réussi
 
A éviter les mauvais présages, tel que tu avais réussi à le faire, en détournant les Sirènes pendant la grande épopée de Jason.
 
Car dans la quête de la Toison d’Or, tu ne risquais pas la salinisation et la pétrification inévitable au Retour.
 
 
Mais comme un enfant, tu as toujours désobéi et aimé ce qui est défendu ; te voici maintenant effrayé.
 
Ainsi, présent devant ton avenir et ton passé, ne tourne pas la tête, ferme les yeux et voit à l’intérieur de toi.
 
Bientôt Pluton libérera Eurydice des Enfers, celle-ci pourra te suivre, mais il ne faut pas que tu tournes la tête.
 
Regarde devant toi, elle te suit, aie confiance, garde le cap et ne te retourne pas pour voir ta chère Eurydice.
 
 
 
Elle vient par les chemins de la vie et du passé, ce sont des routes et les mots qui attendent et écrivent.
 
Ne te retourne pas, regarde droit devant toi, là où se trouve la chance de ta dulcinée, ton Eurydice.
 
Car autrement, comme la femme de Loth lors de sa fuite de Sodome, tu seras transformée en statue de sel.

Mais tu doutes, le soupçon te ronge, la pensée te lancine ; malheureux, tu finiras par regarder en arrière.
 
 
01 Orphée-I. Récitatif-Le fameux-Orphée – Médée – Suites Pour Clavecin No-Louis-Nicolas Clérambault
 
Qui sait ? peut-être que c’est là qui se trouve le Salut, quoi que… Il y a la ligne d’horizon qui divise l’ici-bas avec le Ciel.
 
Avec le haut très haut, il n’y aurait de Retour ni dans un sens ni dans l’autre ; la question reste alors suspendue,
 
En équilibre sur la ligne d’horizon créée par tes yeux, aux confins de l’entendement et de la disparition.

Comme un voile tiré d’un côté et de l’autre, grâce à l’Or de tes cheveux blonds, ta question tourne encore,
 
 
 
Sans savoir si c’est dans l’ouïe de l’Oracle ou de la tienne ; qui se génèrent les signes et les questions qui nous interpellent tous.
 
Et qui finiront par nous faire savoir, ce qui arrive au juste, une fois que le silence de la nuit dévoile les mots.
 
Quand l’Or du Haut et le doré de tes cheveux, se reflètent et se balancent dans l’eau du fleuve vers l’azur du Ciel.
 
Tu entendras l’appel de l’horizon, l’errance dans le lointain, et trouveras sérénité dans la quête des origines.
 
11 Suite In G • Courante – Pieces A Deux Violes Du Premier Livre, M-Jordi Savall

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Traduction à ‘espagnol

El Retorno

 
Tú, el hombre con el cabello dorado y alado del que solo se ve la parte posterior de su cabeza, mírame por favor.
Hete aquí, llegado en estas tierras de desolación; hoy te encuentras de parado, frente al Oráculo.
 
Nadie sabe quién eres y viendo solamente tu espalda, mitad hombre, mitad mujer, te llamo Orfeo.
 
Apreciando el rubio cabello y la extrema delicadeza de tus rasgos, el contorno de tu cuerpo, me gustaría que fueras mujer,
 
Pero aquí estamos hoy juntos, en el mismo lugar; y tú te encuentras delante de mí, entonces, tu eres el hombre,
 
Eres el héroe que sale del pueblo y de las comunidades de los semidioses, de las que se cuentan tantas hazañas;
 
Debido a que solo los héroes pueden aproximar lo Sagrado del Santuario que representa, encontrarse hoy aquí.
 
El uno ante el otro, y este, frente a uno; todos llegando para consultar, afligidos por las Preguntas y Signos.
 
14 Purcell – A New Ground, Z T682-Purcell Keyboard Suites & Grounds Richard Egarr
 
Es su historia, y al mismo tiempo, mi pasado, nuestro pasado común. El pasado, la historia del Regreso.
 
Entonces él, tú, nosotros, estamos aquí ahora, esperando, para cuestionar y escuchar los dictados del Oráculo.
 
De hecho, las condiciones del regreso son tan peligrosas, los simples mortales que somos, llegamos aquí,
 
Para codearnos con los dioses y saber algo más sobre las condiciones de continuación del viaje y del regreso.
 
Nuestras preguntas se refieren esencialmente a la explicación de nuestros actos; considerando que estos una vez realizados,
 
Nada puede deshacerlos; imposible de ignorar su existencia o de desearlos como aún no cumplidos.
 
Es el destino inevitable al revés; que lo que se ha hecho nada lo deshace; que lo que tiene que suceder, sucederá.
 
Pero esto, la gente todavía lo ignora y no sabemos por qué; ya que todo acontece pese a todo.
 
 
Sepa que a este joven al que llamo Orfeo, le ha hecho falta caminar mucho para llegar hasta aquí.
 
Lo más importante para saber es que esta cabeza, este cabello rubio delante nuestro, no puede retornarse,
 
Hacia el Infierno, para mirar y verificar lo que ha dejado atrás, la historia, su pasado, su dulce Eurídice.
 
Ya sabes que tiene dos caras y, precisamente, echamos de menos su cara, sus ojos, su boca, su nariz;
 
Además, en este enigmático juego de verso y reverso, nos falta incluso su cuerpo. Pero entonces ¿qué?
 
 A parte de esta cabellera amarilla en primer plano, que nos bloquea la ruta hacia el paisaje, el horizonte y la esperanza.
 
¿Qué es exactamente lo que vemos o se trata solo de una ilusión? Estas son preguntas y respuestas.
 
Los personajes principales quieren permanecer en el anonimato y yo me prohíbo de revelar su identidad.
 
 
25 Scriabine – Préludes Op. 11 – N°-Vladimir Sofronitsky -Scriabine Les Douze Etudes Op.8 – Les Vin
 
Pero, por supuesto, imaginas la lira debajo de su brazo, pues sabes que se trata de un poeta, de un cantante, de un filósofo …
 
El podría ser un simple charlatán de feria, un compañero de asiento en un avión. Lo que prefieras.
 
Alguien que da los detalles, que sigue el rastro de quién es exactamente ese que está delante nuestro y que es lo que ve delante suyo.
 
Entonces, ¿quiénes son esos titanes recostados en las aguas del océano, como istmos dando acceso a los continentes?
 
Me preguntas, mientras recojo los pertrechos y la vestimenta de los antiguos sabios que nos precedieron.
 
Luego, te parece que te contesto lacónicamente; pero, no ves que esos son los Titanes, los que protegen al Oráculo.
 
No somos nosotros los primeros en verlos, sino que son siempre ellos, que antes, nos han visto o nos están viendo ahora.
 
En este lugar, se aseguran de que Orfeo no se dé vuelta para ver. Y tú y yo también, miramos delante de nosotros.
 
 
 Numerosos y contradictorios han sido los caminos sobre esta tierra por donde nos ha hecho falta caminar;
 
Henos aquí, regresados a nuestras mitologías, refiriendo nuestra participación en las expediciones y los combates.
 
Es cierto que, como todo poeta, con los valientes acentos de tu lira, tu encantabas los animales salvajes,
 
Lograbas incluso conmover las piedras y el agua retenida en los estanques; haciendo hablar al viento en los árboles.
 
Pero cuando regresaste a Tracia, no pudiste matar a la serpiente que mordió a Eurídice en la pantorrilla el día de la boda.
 
Ella murió el mismo día. El encanto de tu canto y de tu poesía, no logró
 
Evitar los malos presagios, como tu habías logrado hacerlo, desviando a las sirenas durante la gran epopeya de Jasón.
 
Ya que en la búsqueda del Vellocino de Oro, tu no arriesgabas la salinización y petrificación inevitable al Retorno.
 
 
Pero como un niño, siempre has desobedecido y amado lo que está prohibido; he aquí que ahora tienes miedo.
 
Entonces, presente ante tu futuro y tu pasado, no gires la cabeza, cierra los ojos y mira dentro de ti.
 
Pronto Plutón liberará a Eurídice de los Infiernos, ésta podrá seguirte, pero es necesario no vuelvas la cabeza hacia atrás.
 
Mira hacia adelante, ella te sigue, ten confianza, mantén el rumbo y no te des vuelta para ver a tu querida Eurídice.
 
Ella viene por los caminos de la vida y del pasado, esas son las rutas y las palabras que esperan y escriben.
 
No te des vuelta, mira derecho hacia adelante, ahí donde se encuentra la suerte de tu dulcinea, tu Eurídice.
 
Porque de lo contrario, como la esposa de Lot durante su fuga de Sodoma, serás transformada en una estatua de sal.
 
Pero dudas, la sospecha te corroe, el pensamiento te desgarra; infeliz, terminarás mirando hacia atrás.
 
 
Quién sabe, tal vez que es ahí que se encuentra la Salvación. Bien que… Está la línea de horizonte que divide el aquí abajo con el Cielo.
 
Con la parte superior muy alta, no habría retorno ni en una dirección ni en la otra; la pregunta queda entonces suspendida,
 
En equilibrio sobre la línea del horizonte creada por tus ojos, en los límites del entendimiento y de la desaparición.
 
Como un velo estirado de un lado y otro, gracias al oro de tus cabellos rubios, tu pregunta sigue girando aún,
 
Sin saber si es la audiencia del Oráculo o de la tuya; que generan los signos y las preguntas que nos interpelan a todos.
 
Y que terminarán por hacernos saber, lo qué sucede exactamente, una vez que el silencio de la noche revela las palabras.
 
Cuando el Oro de Arriba y el dorado de tus cabellos, se reflejen y se balanceen en el agua del río hacia el azul del Cielo.
 
Escucharás la llamada del horizonte, el vagabundeo a lo lejos, y encontrarás la serenidad en la búsqueda de los orígenes.
 
1-01 Blow – Prelude In G-English Renaissance & Baroque Music Ed
 
*** (Les Titans)
Tels, des gigantesques rochers, les Titans dorment depuis longtemps; leurs rêves pétrifiés se reflètent dans les eaux calmes, et se balancent à peine sur le sable, comme des miroirs mous, produisant des multiples reflets hallucinés. Les têtes des colosses, se trouvent auréolées de nuages, et le vent déchaîné, fouette les énormes vagues, en galopant avec la fureur orageuse d’une mère tourmentée par la disparition de sa procréation. Et cela toujours dans le constant retour des ondes fluides s’enroulant sur elles-mêmes avec tous ces chants lancinants des marins disparus se répétant inlassablement dans d’éternelles lamentations au-delà des horizons.
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Traduction à l’espagnol
*** (Los Titanes)
Como rocas gigantescas, los Titanes duermen desde hace mucho tiempo; sus sueños petrificados se reflejan en las aguas tranquilas y apenas se balancean sobre la arena, como espejos suaves, produciendo múltiples reflejos alucinados. Las cabezas de los colosos se encuentran aureoladas de nubes, y el viento desencadenado azota con las enormes olas, como galopando con la furia tempestuosa de una madre atormentada por la desaparición de su procreación. Y esto siempre en el constante retorno de las ondas fluidas que se enroscan sobre sí mismas con todos esos cantos lancinantes de marineros desaparecidos repitiéndose incansablemente en eternas lamentaciones más allá de los horizontes.
 

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DIRE…

12 Cabezón – Diferencias Sobre El Can-Canto a mi caballero Capriccio Stravagante Skip Sempe

 

« Dire, comme étendant son linge, déplier les jambes, présenter la carte et partir en laissant la porte entrouverte avec la cloche qui sonne, et pour la première fois, écrire, crier ou prier, frappant la poitrine avec le poing ; foutre le camp de cette prison de chair et d’illusion.

« Les dés ainsi jetés sur la mappemonde, voire bouger les Peuples, se rapprocher de ses Sources et de ses Dieux ; épeler chaque nom, l’étirer, le recomposer, le renommer et continuer cette litanie jusqu’à devenir aphone, quitte à être muet, à finir par faire des signes avec les mains.

« Dire, assumant l’âge de sagesse, sans chercher ce qui brille à l’horizon ; lire, interpréter ou écrire les messages entendus, y compris si très souvent résultent erronés.

« Revenir lentement, en étendant les mots à lire et à entendre ; redire si nécessaire ce que nous avons du mal à écouter ou à dire, et oublieux, retourner dans le pêle-mêle de la Tour de Babel ; puis, au creux d’une petite escarcelle déposer l’aumône : l’offrande aux moins marchands, aux moins couards, aux plus fidèles, qui demeurent toujours réceptifs aux mots sereins.

« Tels les cheveux dans une tête, les années passées et ceux qui restent à venir, demain, seront oubliés, deviendront des âmes en peine, les êtres invisibles d’un théâtre d’ombres, errant d’ici-là, en tourmentant sans le vouloir, ceux qui restent encore vivants.

« Voyant la désolation de ces ruines du temps passé, peu à peu sur les chemins, surgissent des bandes de géants, vagabonds, contrariés qui arrivent d’un pas résolu, car ils ont perdu tout espoir, et jusqu’aux dernières guenilles, toutes ses anciennes craintes.

« Interpréter les signaux qui tardent à se manifester derrière ce pandémonium, détritus et fatras d’immondes scories qui s’en tassent partout ; heureusement, ce que nous intéresse le plus, restera toujours vivant et utile.

« Dévoiler l’au-delà de l’arrivée de l’ami nous tendant sa main ; celui qui descend après d’avoir marché beaucoup, et au bout de tant d’années, est finalement, accueilli dans la cordiale hospitalité des chaumières ; même quelquefois – comme au Moyen Âge – aux fonds de tanières redoutables.

« Tour de la Roue de la fortune, revenant sans cesse, ce qui nous dé tourne, nous empêche de voir les différences, car rien n’est fatal selon les chemins qui se prennent ; puisque cette Maison qui est la Terre c’est un ensemble de lieux, une petite auberge factice dans la grande maison du ciel qui nous entoure.

« Et ainsi, grâce aux nuages dans le paysage, interpréter les signaux, diriger les pas parmi tant de directions et sans boussole, aller vers des meilleurs horizons, sachant que le prix de la perfection de toutes ces beautés, c’est l’extrême fragilité, qui dès l’Aurore au crépuscule cherche refuge dans la chaleur des divins Cieux Boréaux gelés, après tout ce vagabondage terrestre sans fin, initié jadis, proche de Terre de Feu.

« Presque tous sont arrivés, les uns abîmés, les autres meurtris ou avec des multiples souffrances et sans pleurs ni sourires. Bien terne reste aujourd’hui le souvenir de notre enfance.

« Le résultat de ces voyages chargés de découvertes, merveilles et déconvenues, n’a eu de cesse que la paix qu’apporte la fin fleurie, ce calme parfait de toute cette beauté terrestre sous le soleil du ciel.

« Et ce sera la fin, quand la très gentille dame édentée, d’un simple coup de paupières et d’un petit sourire, ouvrira ses yeux profonds et obscurs, sur la face radiante de son cavalier, ce gentilhomme jadis agenouillé, qui pleura l’amour, la vie, l’amitié, la grandeur d’âme d’un âge désormais révolu.

« Pour tout témoignage, il ne reste aujourd’hui que ce tas de lances brisées et des vins mis en bouteille, rances et à l’abandon. »

36 Scriabine – Préludes Op. 11

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[Traduction à l’espagnol]

 

DECIR…

« Decir, como extendiendo su ropa, desplegar las piernas, presentar el plano e irse dejando la puerta entreabierta con la campana sonando, y por primera vez, escribir, gritar o rezar, golpeando el pecho con el puño; largarse de esta cárcel de carne y de ilusión.

« Los dados así tirados sobre el planisferio, ver moverse a los Pueblos, acercarse de sus Fuentes y de sus Dioses; deletrear cada Nombre, estirarlo, renombrarlo y continuar esa letanía hasta volverse afónico, pese a ser mudo, a terminar haciendo señas con las manos.

« Decir, asumiendo la edad de sabiduría, sin buscar lo que brilla al horizonte; leer, interpretar o escribir los mensajes oídos, incluso si muy seguido resultan equivocados.

« Retornar lentamente, extendiendo las palabras para leer y para escuchar; volver a decir si necesario eso que más dificultad tenemos para oír o para decir, y olvidadizos, volver al amontonamiento de la Torre de Babel; luego, en el hueco de una pequeña escarcela depositar la limosna: la ofrenda a los menos mercantiles, a los menos cobardes, a los más fieles, que permanecen siempre receptivos à las palabras serenas.

« Al igual que los cabellos en una cabeza, los años idos y esos que quedan por venir, mañana, serán olvidados, se volverán almas en pena, seres invisibles de un teatro de sombras, errando de un lado para otro, atormentando sin querer, a aquellos que quedan todavía vivos.

« Viendo la desolación de esas ruinas del tiempo pasado, poco a poco sobre los caminos, van surgiendo unas bandas de gigantes, vagabundos contrariados que llegan con paso resuelto ya que han perdido toda esperanza, y hasta la última hilacha, todos sus antiguos temores.

« Interpretar los signos que tardan en manifestarse detrás de este pandemónium, todos estos desperdicios,  esta mezcla de inmundas escorias que se amontonan por todos lados; por suerte, lo que nos interesa  más, permanecerá siempre vivo y útil.

« Revelar el más-allá de la llegada del amigo tendiéndonos  su mano; ese que desciende después de haber marchado mucho, y al cabo de tantos años, es finalmente, recibido en la cordial hospitalidad de las viviendas ; incluso a veces – como en la Edad Media – a los fondos de cuevas terribles.

« Vuelta de la Rueda de la fortuna, regresando sin cesar, lo que nos da dos vías, nos impide ver las diferencias, ya que nada es fatal según los caminos que se tomen; ya que esta Casa que es la Tierra es un conjunto de lugares, un pequeño albergue facticio en la gran casa del cielo que nos rodea.

« Y así, gracias a las nubes en el paisaje, interpretar los signos, dirigir los pasos entre tantas direcciones y sin brújula, ir hacia mejores horizontes, sabiendo que el precio de la perfección de todas estas bellezas, es la extrema fragilidad, que desde el Amanecer al Crepúsculo busca refugio en el calor de los Divinos Cielos Boreales helados, luego de todo ese vagabundaje terrestre sin fin, iniciado hace tiempo, próximo à la Tierra del Fuego.

« Casi todos llegaron, algunos dañados, los otros golpeados o con múltiples sufrimientos y sin llantos ni sonrisas. Bien apagado queda hoy el recuerdo de nuestra infancia.

« El resultado de esos viajes cargados de descubrimientos, maravillas y decepciones, no ha dejado que la paz que aporta el final florido, esa calma perfecta de toda esta belleza terrestre bajo el sol del cielo.

« Y entonces será el fin, cuando la muy gentil dame desdentada, con un simple parpadeo y una pequeña sonrisa, abrirá sus ojos profundos y obscuros, sobre el rostro radiante de su jinete, ese caballero que en otra época arrodillado, que lloró el amor, la vida, la amistad, la grandeza de alma de una edad ya pasada.

« Como único testimonio, no quedan hoy más que esa pila de lanzas quebradas y los vinos embotellados, rancios y al abandono. »

25 Exaltato te, Domine, S 66 (1704)-De Lalande_ Grands Motets (Gester – Opus-Martin Gester – Le Parlement De Musique

 

 

ENTENDRE… OUÏR…

« Entendre… Le vent qui hurle, qui descend par la montagne, le souffle qui traverse les distances, rugissant, insistant beaucoup sur les gonds frémissants des portes et des fenêtres, qui tremblent. Pendant ce temps, la pluie châtie le paysage embrumé de l’obscure après-midi métallique – tout en même temps -, d’éclairs, tonnerres et foudres électriques.

« Ouïr… Les allées et venues du fouet du vent, cognant, se plaignant comme une meute de loups, là-bas, au loin, et résonant ici, au travers de la cheminée de la cabane.

« Elle n’est pas encore-là, mais peut-être que La  Tornade approche, que se trouve juste maintenant, derrière les montagnes, et que sans avertir, surgira au dernier moment – quand il n’y aura plus de mots pour le dire ni aucune solution à l’irrémédiable –, bien que pour le moment, mieux vaut ne pas y penser.

« Calfeutrer les interstices, alimenter la cheminée et raviver le feu rougissant au-dedans de la demeure. Y finalement, s’asseoir, pour entendre et regarder au travers les vitres embuées des fenêtres. Puis, à nouveau, entendre le vent gémir ou brailler, regarder le paysage de plus en plus sombre et humide. Et alors… »

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[Traduction en espagnol]

ESCUCHAR… OÍR…

« Escuchar… El viento aullando, que baja por la montaña, el soplo que atraviesa las distancias, rugiendo, insistiendo mucho sobre las bisagras trémulas de las puertas y de las ventanas, que tiemblan. Mientras tanto, la lluvia castiga el paisaje nublado de esa muy obscura tarde metálica -todo al mismo tiempo-, de relámpagos, truenos y rayos eléctricos.

« Oír… Las idas y venidas del látigo del viento, golpeando, lamentándose como una horda de lobos, allá, a lo lejos, y resonando aquí, a través de la chimenea de la cabaña.

« No ha llegado ahí, aún, pero quizás que El Tornado se aproxima, que se encuentra justamente ahora, detrás de las montañas, y que sin advertir, surgirá a último momento – cuando ya no habrán más palabras para decirlo ni ninguna solución a lo irremediable –, aunque por el momento, más vale no pensar en ello.

« Rellenar los intersticios, alimentar la chimenea y reavivar el fuego enrojecido al interior de la morada. Y finalmente, sentarse, para escuchar y mirar a través de los vidrios empañados de las ventanas. Luego, de nuevo, escuchar el viento gemir o gritar, mirar el paisaje cada vez más y más sombrío y húmedo. Y entonces… »

LE FEU… LE VENT…

« Le Feu… À coups de masse sur les pierres métalliques incandescentes, les muscles rouges de Vulcain, gonflaient comme des collines dans un concert majestueux de fleuves de lave. Du feu, du feu, du feu ; permettez-moi de vous dire que ce qui est demeuré enfermé, persiste et signe, dans un fermoir infernal qui s’obstine à ne prendre de forme. Vulcain tape et Héphaïstos retape. Que cherchent-ils au juste, en frappant avec une telle rage ? C’est la question aux mille interprétations possibles, et donc, qui ne peut pas être répondue. Comment se fait-il, que les régions de l’Olympe aient été victimes de ces furieux coups de marteaux des Dieux – ou des esclaves -, qui en voulant faire du feu, fondirent d’abord, et ensuite finirent, complètement gelés ?

« Le Vent… Les vents arrivèrent par le Nord. Il y en avait un parmi eux, rubicond et rose, porteur d’une force retenue, mais infaillible ; il poussait et nettoyait tout ce qu’il trouvait dans son chemin, en laissant –curieusement– à nouveau, tout au même endroit, comme si rien ne s’était passé. Ce vent, que nous appellerons Le Vent Ami, c’était un vent éboueur –ou nettoyeur– ; et opposé à celui-ci, il y en avait un autre, sombre et concentré, qui disposait d’un très mauvais caractère et ne soufflait que très rarement, mais sans la moindre considération, et ainsi, il pouvait balayer tout sur son passage et le disperser à dix mille lieues à la ronde. Nous appellerons celui-ci, Le Vent du Désespoir, car bien que soufflant de très courts instants, ces œuvres étaient celles d’un véritable démon. Après son passage rien ne se reconnaissait plus ; la surface de la terre et les horizons olympiens, se retrouvaient complètement transformés ; à tel point, qu’un jour, les uns et les autres décidèrent tenir une assemblée en vue de trouver un remède à cet état de choses qui les faisait tant se plaindre. Et ce fut ainsi que les fleuves se concertèrent, et de là où ils se trouvaient, chacun pris un chemin différent pour arriver le plus vite au point de rassemblement choisi au centre de la vallée de la plus haute montagne de la région. Ainsi, les pluies qui pendant tout ce temps s’étaient abattues sans relâche, comme pour convaincre Les Vents Malveillants d’arrêter ou diminuer leurs courroux, cessèrent peu à peu, et laissèrent place au Vent Ami quotidien, plus connu comme l’éboueur ou le nettoyeur, qui apportait à nouveau l’accalmie et la sérénité, aussi bien sur terre que dans les jardins de l’Olympe. »

12 Coprario – While Dancing-Coprario – Funeral Teares-Les Jardins De Courtoisie, Ensemble Céla

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Traduit à l’espagnol

 

EL FUEGO…  EL VIENTO…

« El Fuego… A golpes de maza sobre las piedras metálicas incandescentes, los músculos rojos de Vulcano, se hinchaban como colinas en un concierto majestuoso de ríos de lava. Fuego, fuego, fuego; déjenme decirles que lo que ha permanecido cerrado, persiste y firma, con un encierre infernal que se obstina en no tomar forma. Vulcano golpea y Hefestos vuelve a golpear. ¿Qué buscan éstos precisamente, golpeando con tanta rabia? Es la pregunta con mil interpretaciones posibles, y por lo tanto, que no puede ser respondida. ¿Cómo es posible que las regiones del Olimpo hayan sido víctimas de esos furiosos martillazos de los Dioses – o de los esclavos –, que queriendo hacer fuego, se derritieron primeo, y terminaron luego, completamente congelados?

« El Viento… Los vientos llegaron por el Norte. Había uno entre ellos, rubicundo y rosa, que traía una fuerza contenida, pero infalible; empujaba y limpiaba todo lo que encontraba en su camino, dejando –curiosamente– de nuevo, todo en el mismo sitio, como si nada hubiera pasado. Este viento, que llamaremos El Viento Amigo, era un viento basurero –o limpiador–; y opuesto a este, había otro, oscuro y concentrado, que tenía un carácter muy malo y solo soplaba muy raramente, pero sin la más mínima consideración, y así, el podía barrer todo a su paso y dispersarlo a diez mil leguas a la ronda. Llamaremos a éste, El Viento de la Desolación, porque aunque soplando durante muy breves instantes, sus obras eran las de un verdadero demonio. Puesto que después de su pasaje no se reconocía más nada; la superficie de la tierra y de los horizontes olímpicos, se hallaba completamente transformados; a tal punto, que un día, los unos y los otros decidieron hacer una asamblea para encontrar un remedio a esta situación que les hacía quejarse tanto. Y fue así que los ríos se concertaron, y desde ahí donde se encontraban, cada uno tomó un camino diferente para llegar lo más rápido al punto de encuentro elegido en el centro del valle de la montaña más alta de la región. Así, las lluvias que durante todo ese tiempo se habían desencadenado sin parar, como para convencer a los Vientos Maliciosos de parar o disminuir su cólera, poco a poco se fueron deteniendo, y dieron lugar al Viento Amigo cotidiano, más conocido como el basurero o el limpiador, que traía nuevamente la calma y la serenidad, tanto en la tierra como en los jardines del Olimpo. »

12 Buxtehude – Trio Sonata In G, BuxW-Buxtehude-La Reveuse-Sonates-Reinken-Hortus Musicus

 

ATTENDRE… PATIENCE…

« Attendre ou ne pas attendre – faire coexister les deux – et s’il n’y avait rien à attendre, attendre encore ; quoi faire d’autre ? Tenter d’atteindre l’état de quiétude nécessaire à la Patience.

« Attendre, sans vraiment attendre, veut dire, commencer à attendre tout de suite, c’est-à-dire, avec impatience. Pourtant, il n’y a que La Patience qui ne se fatigue du temps d’attente. Par conséquent, est-ce la solution que d’attendre et d’être patient tant que nous sommes vivants ?

« Car, il ne s’agit pas d’être patient parce qu’il y aurait une promesse, mais d’attendre pour connaître une vérité. Pourquoi accepter les misères, l’oppression et les messages mensongers ? La nature humaine ne changera pas…

« À moins que s’opère une communion dans La Patience ; là, où les uns et les autres pourraient s’attendre, en œuvrant à la survie des générations à venir. N’est-ce pas le prix à payer pour sortir des ténèbres de l’indifférence, de la médiocrité et de l’intérêt mesquin.

« Homme ! regarde en arrière, et dis Merci, regarde en avant, et aie Pitié… Le navire où tu te trouves est balloté comme le dé dans un jeu de hasard. Ton vrai capital est ce que tu as vécu, pour ce qui reste… patience… Et puisqu’il n’y a rien à attendre, se limiter à ne juger que soi-même, sans attendre de premier ni second ni dernier jugement.

« Être patient… Attendre… mais attendre quoi ? Pour ceux qui sont attachés à la tradition de l’espoir céleste dans une insouciance chronique, il ne reste d’autre solution que la tempérance, fruit de la patience, mais celle-ci, ce n’est pas chose aisée que de la trouver.

« Et c’est à Thésée que cela revient, engagé comme il se trouve dans les méandres du labyrinthe où se joue cette Odyssée ; donc, maintenant, suivre le fil d’Ariane, pour retrouver Penelope et le Peuple disparu.

« Pas besoin de persévérer, de se réfugier dans une sorte d’obstination qui serait cette ‘Espérance’, comme s’il s’agissait d’une volonté d’atteindre, d’obtenir quelque chose ou bien au contraire, de se résigner, d’accepter une défaite ou exprimer un désespoir ; tout simplement : Attendre… d’une attente désintéressée de ne savoir quoi ni de ne vouloir quoi que ce soit, en laissant place ainsi, aux ‘Miracles’.»

12 Buxtehude – Trio Sonata In G, BuxW-Buxtehude-La Reveuse-Sonates-Reinken-Hortus Musicus

 

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Version en espagnol

 

ESPERAR…  PACIENCIA…

« Esperar o no esperar – hacer que los dos coexistan – y si no hubiera nada que esperar, esperar aún; que hacer sino? Intentar alcanzar el estado de quietud necesaria a la Paciencia.

« Esperar, sin realmente esperar, quiere decir, empezar a esperar ya mismo, es decir, con impaciencia. Sin embargo, solo La Paciencia no se fatiga del tiempo de espera. ¿Entonces, la solución es de esperar y ser paciente mientras estamos vivos?

« Puesto, que no se trata de ser paciente porque existiría una promesa, sino de esperar para conocer una verdad. ¿Por qué aceptar las miserias, la opresión y los mensajes mentirosos?  La naturaleza humana no cambiará …

« A menos que haya una comunión en La Paciencia; ahí, donde los unos y los otros podrían esperarse, obrando para la supervivencia de las generaciones a venir. ¿No es ese el precio a pagar para salir de las tinieblas de la indiferencia, de la mediocridad y del interés mezquino?

« ¡Hombre! mira hacia atrás, y di Gracias, mira hacia adelante, y ten Piedad… La nave en donde te encuentras es sacudida como el dado en un juego de azar. Tu verdadero capital es lo que has vivido, en cuanto a lo que queda… Paciencia… Y puesto que no hay nada que esperar, limitarse a no juzgar que a sí mismo, sin esperar ni primero ni segundo ni último juicio.

« Ser paciente… Esperar… ¿Pero esperar que? Para esos que están apegados a la tradición de la esperanza celeste con una despreocupación crónica, no queda otra solución que la templanza, fruto de la paciencia, pero ésta, no es nada fácil de encontrarla.

« Y es a Teseo que ello incumbe, comprometido como él se encuentra en los meandros del laberinto donde se juega esta Odisea;  entonces, ahora, seguir el hilo de Ariadna, para encontrar a Penélope y al Pueblo desaparecido.

« No es necesario perseverar, refugiarse en una especie de obstinación que sería esa ‘Esperanza’, como si se tratara de una voluntad de alcanzar, de obtener algo o por el contrario, de resignarse, de aceptar una derrota o expresar una falta de esperanza;  Simplemente: Esperar… en una espera desinteresada de no saber qué ni de no querer lo que sea, dando lugar así, à los ‘Milagros’. »

09 Deus noster refugium, S 54 (1699)-De Lalande –  Grands Motets (Gester_ Opus-Martin Gester_ Le Parlement De Musique

 

CIEL… HORIZON…

« Ma chère lyre, j’ai atteint ce nuage et m’apprête à explorer les pics effilés de cette montagne, avant de descendre pour te rejoindre. L’albatros où je me trouve logé ne cesse de m’interpeller à ton sujet – jaloux sûrement de l’amour que tu m’inspires -, ma lyre, mon épouse, mon charme. Parfois, je me redresse complètement pâmé, avec les yeux somnolents d’un pingouin et toute l’allure d’un clown ; tiraillé entre la quête de liberté et l’esclavage volontaire de l’amour. C’est pourquoi, aujourd’hui, je me retrouve en toi, gentil oiseau migrateur, chère carapace de poète ermite,

« Je te vois dans la sécurité de l’azur céleste, là, où se trouvent ces nuages ; tu te trouves éclairée dans un jeu de lumières, colorées, blanchâtres et d’or clair. Tu m’attends là, et à mille lieues, et dans plusieurs langues, à laquelle plus mystérieuse que réservée ; dans ces lieux où l’amour intime ne se livre qu’à celui qui chante, qui connaît et reconnaît ta grotte, notre cachette – peuplée de petits mammifères rieurs et très camarades – ; scellée dans Le Peuple Secret des Amis.

« Si Ridipar – Le Rimeur – pouvait nous entendre, je lui dirais de ne pas oublier d’inclure dans ses sonnets les notes de nos sentiments ; ceux qu’éprouvent les albatros en faisant des dessins blancs sur céleste, en conjuguant les points et les lignes avec les horizons et les solstices, de toutes ces curieuses merveilles, que Ma Mie et moi, ne nous fatiguons jamais d’apprécier ; ma chère Lyre qui chante, qui pleure, qui festoie et relève chaque souvenir ; de la naissance, par la cigogne et de la mort, par la faux ; de la cigogne blanche sur les toits des églises, avec ses petits dans leurs nids, présidant à la naissance de ces vers dans les aurores froides de France ; terre, où vont et viennent les semeurs de grains de toute l’Europe.

« Ainsi, ce continent qui se formait dans mes yeux, dessinait des paysages entourés, protégés, relevés par ma vue, devenue elle-même des paysages en mouvement, représentant mon pays ou le pays chéri par les pupilles de mes yeux. Certes, si les paysages donnent l’illusion de se découper dans des carrés, comme les fenêtres et les portes, au contrario, le terrain où se trouve la maison de l’arpenteur que je suis depuis le début, prouve que le paysage est rond comme la prunelle d’un œil regardant beaucoup de kilomètres autour de soi. »

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Traduit à l’espagnol

15-Cabezón_-Quien-Llamo-Al-Partir-Pa-Canto-a-mi-caballero-Capriccio-Stravagante-Skip-Sempe.

CIELO… HORIZONTE…

« Mi querida lira, he llegado a esta nube y me dispongo a explorar los picos afilados de esta montaña, antes de bajar para encontrarte. El albatros en el que me encuentro albergado no cesa de interrogarme respecto a ti – seguramente que celoso del amor que tú me inspiras -, mi Lira, mi esposa, mi encanto. A veces, yo me yergo completamente extasiado, con los ojos soñolientos de un pingüino y todo el aspecto de un payaso; desgarrado entre una búsqueda de libertad absoluta y una esclavitud voluntaria de amor. Es por eso, que hoy, yo me encuentro en ti, amable pájaro migratorio, querido caparazón de poeta ermitaño.

« Te veo en la seguridad del celeste azul, ahí, donde están esas nubes; tú te hallas iluminada en un juego de luces, coloridas, blanquecinas y de oro claro. Tú me esperas ahí, y a mil leguas, y en diversas lenguas, a la cual más misteriosa que reservada; en esos lugares donde el amor íntimo no se abre que a ese que canta, que conoce y reconoce tu cueva, nuestro escondite – poblado de pequeños mamíferos risueños y muy compañeros, sellados por la gente secreta de amigos.

« Si Ridipar – El Rimador – pudiera escucharnos, le diría que no olvide de incluir en sus sonetos las notas de nuestros sentimientos; los que experimentan los albatros al hacer todos esos dibujos blancos sobre celeste, combinando los puntos y las líneas con los horizontes y los solsticios de todas estas curiosas maravillas, que Mi Amiga y yo, no nos cansamos nunca de apreciar; mi querida Lira que canta, que llora, que festeja y recoge cada recuerdo; del nacimiento, por la cigüeña y de la muerte, por la guadaña; de la cigüeña blanca sobre los tejados de las iglesias, con sus crías en sus nidos, presidiendo al nacimiento de estos versos en las frías auroras de Francia; tierra, donde van y vienen los sembradores de granos de toda Europa.

« Así, el continente que se formaba en mis ojos, dibujaba paisajes rodeados, protegidos, observados por mi vista, que se había vuelto ella misma paisajes en movimiento, representando à mi país o al país querido por las pupilas de mis ojos. Es cierto, que si los paisajes dan la ilusión de recortarse en cuadrados, como las ventanas y las puertas, al contrario, el terreno donde se encuentra la casa del topógrafo que yo soy desde un principio, prueba que el paisaje es redondo, como la pupila de un ojo mirando muchos kilómetros en torno suyo. »

HORIZON… ABYME…

« Il se rappelait toujours des diverses légendes ayant circulé autour de l’abîme ; là-bas au loin, derrière l’horizon : où voyageurs, soldats, marins, furent engloutis. Seuls certains avaient survécu pour le raconter. Et ceux-ci, ayant été témoins, racontèrent des histoires effrayantes. Pourtant, cette fois-ci, il ne tint pas compte de ce qu’il considérait des balivernes, et tel qu’il l’avait décidé ; cette fois-ci, il irait jusqu’à là-bas, aux confins mêmes ; au bord abyssal des eaux et des terres lointaines.

« Ainsi, prenant un chemin qui ressemblait beaucoup à la robe d’une femme claquant furieusement le sol, et ceci, sous un vent de mille démons ; après plusieurs jours de marche de ce capricieux chemin, ayant traversé une épaisse forêt, et après, ressortit d’un petit bosquet, arriva à la lisière d’un champ et monta tout en haut du premier arbre qu’il trouva.

« Dégageant la vue d’entre les branches, il aperçu l’horizon et une sorte de conglomérat résidentiel, émergeant de ce qu’il imaginait  être le grand abysse, avec ses vapeurs pestilentielles et soporifiques. C’était la première fois qu’il voyait ça de si près ; en tout cas, jamais auparavant, il n’aurait osé se rapprocher autant. Entendant tout ce vacarme et voyant l’important mouvement de cette population, il se disait que ça devait être la grande ville, telle qu’il avait entendu parler, laquelle se ressemblait plus à un énorme casier, composé de vestiaires, consignes, maisons et d’autres choses. Son étonnement n’a pas eu de bornes, quand il découvrit la quantité énorme d’êtres humains qui vivaient là. Et il se demanda, alors, comment faisaient toutes ces gens, pour vivre dans ces étonnantes cages et de récipients ?

« Par mesure de prudence, il préféra ne pas y aller, et de rester éloigné, seulement pour regarder. Mais, beaucoup de temps s’était écoulé déjà, et il se trouvait maintenant, dans une sorte de sensation, à la fois, narcotique et inquiétante, du type “observateur-observé”. Dans cet état curieux de contemplation soporifique, soudain, il vit arriver une voiturette à haut-parleur et faisant un grand boucan, avec toutes ses annonces publicitaires et sa musique du plus mauvais goût inimaginable.

« En même temps, de l’autre côté, il vit une longue chaîne humaine qui traversait un pont qui se trouvait juste sous une horloge ; alors, il se dit que celui-là devait être le pont des heures, dont il en avait tant entendu parler. En ce qui concerne tous ces humains qui arrivaient, il découvrit que c’étaient des gens très malheureux, qui arrivaient enchaînés, et qui on ramenait comme du bétail frigorifié, des usines à leurs maisons, puisque c’était déjà le soir. Et pendant ce temps là, les haut-parleurs tonitruants de la voiture, faisaient la réclame du Paradis des Iles Vertes, lequel se trouvait, au milieu des Cieux Bleus des Tropiques. »

10 La Leclair-Antoine Forqueray-Pièces De Viole

 

 

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[Traduction à l’espagnol]

HORIZONTE… ABISMO…

« El recordaba siempre las diversas leyendas que habían circulado en torno al abismo; allá a lo lejos, detrás del horizonte: donde viajeros, soldados, marineros, fueron tragados. Solo algunos habían sobrevivido para contarlo. Y éstos, que habían sido testigos, contaron historias espeluznantes. Sin embargo, esta vez, él no tendría en cuenta todas esas tonterías, y como él lo había decidido; esta vez, iría hasta allá, hasta los confines mismos, hasta el borde abismal de las aguas y de las tierras lejanas.

« Así, tomando un camino que se parecía mucho al vestido de una mujer  golpeteando furiosamente el suelo, y ello, bajo un viento de mil demonios; luego de varios días de marcha por ese caprichoso camino, habiendo atravesado una espesa selva, y luego salido por un pequeño bosque, llegó a los límites de un campo y subió al primer árbol que encontró.

« Despejando la vista entre las ramas, vio el horizonte y un especie de conglomerado habitacional, emergiendo de lo que él imaginaba ser el gran abismo, con sus vapores pestilentes y soporíficos. Era la primera vez que él veía eso de tan cerca; en todo caso, nunca antes se hubiera atrevido a acercarse tanto. Escuchando todo ese alboroto y viendo el movimiento importante de esa población, él se decía que esa debía ser la gran ciudad, tal que él había oído hablar, la cual se parecía más a un enorme armario, compuesto de vestuarios, consignas, casas y otras cosas. Su sorpresa no tuvo límites, cuando descubrió la cantidad enorme de seres humanos que vivían ahí. Y se preguntó, entonces, ¿como hacía toda esa gente, para vivir en esas curiosas jaulas y recipientes?

« Por una cuestión de prudencia, él prefiere no ir, y quedarse alejado, solamente para mirar. Pero, mucho tiempo había pasado ya, y él se encontraba ahora, en una especie de sensación, al mismo tiempo, narcótica e inquietante, del tipo “observador-observado”. En ese curioso estado de contemplación soporífica, de pronto, vio llegar una carriola con altavoces y a todo volumen, haciendo gran alboroto con sus anuncios y su música del peor gusto imaginable.

« Al mismo tiempo, del otro lado, vio una larga cadena humana que atravesaba un puente que estaba precisamente debajo de un reloj; entonces, él se dijo que ese debía ser el puente de las horas, del cual tanto había oído hablar. Respecto a todos esos humanos que llegaban, descubrió que era gente muy desgraciada, llegando encadenada, que traían como ganado congelado, en el trayecto que va de las fábricas a sus casas, porque ya era el anochecer. Durante ese tiempo, los altavoces atronadores del automóvil, anunciaba el reclame del Paraíso de las Islas Verdes, el cual se hallaba en medio de los Cielos Azules del Trópico. »

20 Morales_ Missa Dezilde Al Cavalle-Canto a mi caballero Capriccio Stravagante Skip Sempe